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Photos ©Marie-Hélène Parant droit d'auteur |
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Oyé citoyens ! Mobilisation contre l'exploitation des gaz et pétrole de schiste. |
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Plainte - Fuite méthane au puits Chaloupe #1 de Pétrolia
SOURCE: Séquence provenant du reportage de la Semaine Verte, SRC sur Toutv Émission des 24 et 25 novembre 2012 |
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Suivi de la plainte 25 nov. 2012 - Une plainte pour fuite de méthane sur le puits Chaloupe #1 à Anticosti a été déposée au MDDEFP. Contenu de la lettre; Bonjour Nous désirons porter à votre attention ce qui semble être une fuite de méthane au puits Chaloupe #1 de Pétrolia et Corridor Ressources sur l'Île d'Anticosti. La séquence vidéo a été tirée du reportage de la SRC à l'émission La Semaine Verte Diffusion des 24 et 25 novembre 2012 Anticosti, le paradis menacé DU PÉTROLE DANS L'ÎLE voir la séquence vidéo de méthane sur ce lien http://www.ile-anticosti.ca/09.htm Nous désirons qu'un inspecteur se rende sur les lieu et que la fuite soit constatée avec les appareils requis. Nous désirons recevoir le résultat d'analyse de l'eau et captation de fuite de méthane (caméra thermique FLIR). Nous vous rappelons que des problèmes semblables sont survenus à différents puits de gaz de schiste, dont le puits #2 de Junex à St-Grégoire. Si des fuites semblables se retrouvent dans les rivières à saumons d'Anticosti, je n'ose pas imaginer ce qui adviendra du Saumon Atlantique (qui est en voie de disparition) info: http://www.youtube.com/watch?v=y4qyKsyaECQ Merci de votre coopération Marie-Hélène Parant 29 nov 2012 - Le MDDEFP nous écrivait. Contenu de la réponse; "Nous avons pris connaissance de votre plainte. Nous vous avisons qu'un inspecteur se rendra sur place la semaine prochaine afin de faire les constats nécessaires." 6 déc 2012 - Pas encore de nouvelles de l'inspecteur sur place qui apparemment éprouve des difficultés à se rendre à Chaloupe qui est à près de 180km de Port-Menier. Il y a des lames de neige sur les routes de terre et l'inspecteur doit se rendre en skidoo à ce qu'on nous dit sur l'Île. 10 décembre 2012 - Aucune nouvelle ! Une fuite est un problème grave ... imaginez ... c'est tellement loin qu'on a peine à envoyer un inspecteur sur place ... et on est pas rendu à le réparer ce puit (si ça se répare). Bref sur 2 puits 1 serait défectueux ? Ça commence bien pour les 12,000 puits nécessaires ! 13 décembre 2012 - Échanges courriels Réponse du MDDEFP Madame Parant, Sylviane Campagna
Notre réponse - Envoyé : 13 décembre 2012 à 12:02
Envoyé : 13 décembre 2012 à 13:20 Madame Campagna,
Envoyé le 14 décembre 2012 à 16h28 Votre plainte est à l’effet que des bulles ont été observées dans l’eau accumulée à la base du puits Chaloupe #1. Lorsque le sol et l’eau sont gelés, comme cela est présentement le cas sur l’Île d’Anticosti, une simple observation visuelle ne permettra pas, de toute évidence, d’observer des bulles dans de l’eau. De plus, et tel que mentionné précédemment, la méthodologie développée et utilisée par le MDDEFP pour la détection d'une migration de gaz doit être réalisée dans des conditions où le sol et l'environnement immédiat du puits ne sont pas affectés par la présence d'eau, de neige ou de glace. La raison est fort simple, la glace et la neige créent des obstacles à la circulation du gaz au travers du sol, l’empêchant de s’échapper en surface et rendant très difficile sa détection par toute méthode analytique et toute aussi difficile l’interprétation des résultats obtenus et incidémment l’identification de la ou des sources potentielles des gaz ainsi détectés. En terme clair, obtenir un résultat négatif (absence de gaz) lorsque le sol est gelé ne permettrait pas de conclure que le puits n’est pas la source des bulles (concept du faux négatif). Ainsi, le ministère, afin d’obtenir des données de qualité permettant d’assurer la meilleure protection de l’environnement possible, procédera à une campagne de détection de la migration de gaz lorsque les conditions le permettront. Entre temps, une lettre a été adressée à Pétrolia afin d’obtenir des précisions sur la situation observée. Sylviane Campagna
20 décembre 2012 - Lettre d'opinion adressée aux médias et au MDDEFP Fuite de gaz à Anticosti Le technicien en protection de l’environnement que je suis est outré par le manque de moyen et de compétence du ministère de l’environnement. Marie-Hélène Parant et Marc Lafrance ont déposé une plainte le 25 novembre dernier pour une fuite de méthane au puits chaloupe no.1. La réponse du MDDEP est inacceptable et digne des pays en voie de développement. Selon eux ils n’ont pas pu se rendre à cause des conditions routières, comme s’ils ne connaissaient pas la motoneige ou le VTT?!? Ils nous disent aussi que la méthodologie employée par le MDDEP, pour être efficace et représentative de la réalité, doit être réalisée dans des conditions où le sol et l'environnement immédiat du puits ne sont pas affectés par la présence d'eau, de neige ou de glace. C’est donc dire que leur technologie ne sert à rien dans la plus grande partie de l’année. Il faut donc changer vite cette technologie et en employer une qui nous protège 12 mois par année. Pour ces deux raisons ils ont répondu que l’inspection se ferait au printemps 2013… J’ai consulté un expert en la matière qui a essayé, tout comme moi, d’avoir des détails sur la technologie employée, sans succès. Ce qu’on en sait vient en réalité du reportage de ‘’Découverte’’ du 18 sept 2011. Ce qu'on y voit n'est pas une méthode adéquate: des détecteurs promenés à la surface du sol ou dans des petits trous fait à la pelle, ne montre rien si il y a le moindrement une petite brise qui dilue l'émanation dans l'air. L'observation visuelle des bulles, c'est OK, encore faut-il quantifier le débit et échantillonner le méthane pour en faire une analyse isotopique qui permet d'en identifier l'origine. La fuite au puits Chaloupe no. 1 peut certainement être qualifiée de mineure. Avec l'extrait vidéo, on peut estimer l'ordre de grandeur de son débit à environ un peu moins de 1 mètre cube par jour. La caractéristique de ce type de fuite est qu'elles sont permanentes. Leur origine est en profondeur où ça ne gèle pas l'hiver. C'est juste un peu moins simple à observer, mais le MDDEP pourrait s’il y a de la glace à la surface de l'eau du cellier, la casser avec un marteau… Ce puits d'exploration a été décrit comme un puits n'ayant pas rencontré d'hydrocarbures (http://sigpeg.mrnf.gouv.qc.ca/gpg/classes/igpg). Il n'était pas foré pour le shale de Macasty spécifiquement. Il l'a traversé sans plus de 905 à 925 m de profondeur. La fuite est probablement causée par le 20 m de shale Macasty. Il faudrait une analyse isotopique pour le confirmer. Cette fuite est probablement là depuis sept ans (7 x 365 jours x 1 m3 cela donne quelques milliers de mètres cubes de méthane dans l'atmosphère). Le fait de voir des fuites comme cela dans les puits abandonnés est une preuve de plus que la technologie de scellement des tubages est TOTALEMENT inefficace. Cela n'annonce rien de bon pour éventuellement des milliers de puits d'exploitation. Il serait bien que le MDDEP agisse au plus vite et fasse son travail! Que le gouvernement du PQ donne la chance à son ministère de bien faire son travail! Claude Lussier,
11 Février 2013 - Réponse du MDDEFP avec lettre à Pétrolia
Bonjour Mme Campagna Tel que vous me l'aviez indiqué dans un courriel précédent, dès le printemps un inspecteur de votre ministère devait aller au puits Chaloupe #1 pour analyser l'état de ce puits pour lequel nous avons porté une plainte pour fuite de méthane. 1- Est-ce qu'un inspecteur s'est rendu sur place ? Avez-vous, tel que demandé, le résultat d'analyse et pouvons-nous en avoir copie ? 2- J'aimerais savoir quel est l'équipement que vous utilisé pour la détection de fuites de méthane au Ministère. 3- Est-ce que la compagnie Pétrolia a été contactée ? 4- J'aimerais obtenir également copie des échanges entre votre ministère et la compagnie Pétrolia en rapport avec cette fuite tel que la Loi d'Accès à l'Information me le permet. 5- Est-ce que la fuite a été colmatée et comment ? Cordialement, Marie-Hélène Parant 09 avril 2013 - Re: Fuite de méthane - Puits Chaloupe - Anticosti Bonjour madame Parant, Nous accusons réception de votre courriel en date du 5 avril dernier. Celui-ci sera transmis au Centre de contrôle environnemental qui en assurera le suivi. Une réponse écrite vous sera transmise sous peu. Aurevoir, Sylviane Campagna 09 avril 2013 - Re: Fuite de méthane - Puits Chaloupe - Anticosti Merci Mme Campagna En attendant pouvez-vous répondre aux points 3 et 4 de ma lettre précédente ? 3- Est-ce que la compagnie Pétrolia a été contactée ? 4- J'aimerais obtenir également copie des échanges entre votre ministère et la compagnie Pétrolia en rapport avec cette fuite tel que la Loi d'Accès à l'Information me le permet. Il semblerait que Pétrolia aurait réparé la fuite en serrant 2 visses … tel que vous pouvez voir dans la réponse de M. Proulx au Forum des Hydrocarbures. Est-ce le cas ? Voir vidéo de la question de Mme Lise CHartrand et réponse de M. Proulx sur ce site web en bas de page - Vidéo "Question concernant la fuite du puit Chaloupe #1" par Lise Chartrand, réprésentante du Comité Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé http://www.ile-anticosti.ca/09.htm 08 mai 2013 - Lettre-réponse Bonjour, Lettre-réponse.PDF 2012-12-14 - Lettre MDDEFP.pdf 2013-01-24 - Lettre MDDEFP.pdf 2013-01-74 - Lettre MDDEFP.pdf 10 mai 2013 - Re: Fuite de méthane - Puits Chaloupe - Anticosti Bonjour madame Parant, Votre plainte est à l’effet que des bulles ont été observées dans l’eau accumulée à la base du puits Chaloupe #1. Lorsque le sol et l’eau sont gelés, comme cela est présentement le cas sur l’Île d’Anticosti, une simple observation visuelle ne permettra pas, de toute évidence, d’observer des bulles dans de l’eau. De plus, et tel que mentionné précédemment, la méthodologie développée et utilisée par le MDDEFP pour la détection d'une migration de gaz doit être réalisée dans des conditions où le sol et l'environnement immédiat du puits ne sont pas affectés par la présence d'eau, de neige ou de glace. La raison est fort simple, la glace et la neige créent des obstacles à la circulation du gaz au travers du sol, l’empêchant de s’échapper en surface et rendant très difficile sa détection par toute méthode analytique et toute aussi difficile l’interprétation des résultats obtenus et incidémment l’identification de la ou des sources potentielles des gaz ainsi détectés. En terme clair, obtenir un résultat négatif (absence de gaz) lorsque le sol est gelé ne permettrait pas de conclure que le puits n’est pas la source des bulles (concept du faux négatif). Téléphone : 418-964-8888 poste 221
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Info & réactions Méthane : Le méthane est un puissant gaz à effet de serre, qui contribue au réchauffement climatique : il a un impact sur l'effet de serre environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2). Son potentiel de réchauffement global (PRG) est donc de 25, et il augmente avec le temps : il est estimé à 62 d'ici 20 ans. SOURCE 1 tonne de Méthane (CH4) a un potentiel de réchauffement climatique de 25. 1 tonne de dioxide de carbone (CO2) a un potentiel de réchauffement climatique de 1. Donc, rapide comme ça, le méthane est 25 fois plus nocif que le CO2. Si on brûle une tonne de méthane pour la transformer en CO2, on obtiendra 2,75 tonne de CO2. ce qui ramène le ratio à 9 (25/2,75=9). Donc, le méthane que l'industrie «ventille sécuritairement dans l'atmosphère» a tout intérêt à être brûlé. Il est à l'évidence préférable de ne pas libérer de méthane tout simplement ! SOURCE Réaction de Marc Durand, ingénieur en génie géologique: Reportage sur Anticosti à Radio-Canada par Gaz de schiste, mardi 27 novembre 2012, 12:48 · La Semaine Verte a diffusé ce week-end une émission sur Anticosti. On y a parlé du shale Macasty; bizarre que ce soit cette émission, excellente par ailleurs, qui traite de pétrole ! La Semaine Verte, samedi 24 nov.2012 Voir le bloc 4 du reportage. J'ai fait ce courriel à la réalisatrice: Vous avez diffusé un très intéressant reportage sur Anticosti, je vous en félicite; j'ajouterai cependant des commentaires sur le dernier volet traité: le pétrole du shale Macasty. Je suis tombé par hasard sur ce reportage. On ne pourrait s'attendre nécessairement à suivre La Semaine Verte pour entendre parler du pétrole de roche-mère. Le reportage pourrait intéresser un plus large public. J'ai bien apprécié les premiers volets: historique, la flore et la faune de l'île; mais quant au dernier volet, vous avez comme seul point de vue technique une entrevue avec le promoteur pétrolier, M Proulx, pdg de Pétrolia. Deux autres entrevues figurent dans ce volet (celle du maire et M. Pitre de la SEPAQ), mais ils n'ont pas l'expertise pour répondre vraiment sur l'aspect technique du projet. Je tiens à préciser que je n'ai aucun intérêt personnel dans ce dossier, mais j'ai une expertise indépendante sur le sujet en tant qu'ingénieur-géologue. C'est à ce titre qu'au début de novembre, les gens sur place m'ont invité à l'Île pour y donner une conférence et répondre à leur questions. J'ai déjà publié de façon très succincte mes questionnements sur ce projet (Pétrole de roche-mère à Anticosti) et mon point de vue technique et scientifique est en totale contradiction avec les propos tenus par M. Proulx dans votre reportage. Vous reprenez en partie l'infographie de Découverte pour expliquer le procédé technique. De très haute qualité visuelle, cette infographie contient cependant des "faussetés" dans sa description du procédé. De plus l'infographie ajoutée sur les paroles de M. Proulx, qui explique à la minute 7:00 "qu'il faut relier tous nos puits ensemble…", donne une image tout-à-fait irréaliste, fausse carrément devrais-je dire, pour représenter le moindrement l'impact qu'auraient le projet (l'image "a" ci-dessous). Ce n'est pas une chaine linéaire de puits qui sera requis. L'évaluation la plus plausible pour l'exploitation de la totalité du gisement Macasty (qui couvre la totalité de l'Île) est d'environ 10 000 à 12 000 puits requis. En regroupant les puits (six par site-plateforme en surface - voir la fig.1b et fig. 2) on aurait besoin de 2000 plateformes dont un aperçu est montré dans l'image fig.1b pour une étape à la mi-chemin du projet. Le rayon d'action réaliste d'un groupe de puits est de 1000 m en fracturation hydraulique; il faut donc implanter une plate-forme à tout les 2 Km (fig.1b); pas sur une ligne, mais sur toute la surface de l'Île pour exploiter tout le gisement avec les chiffres avancés par les promoteurs.
Figure 1a: Infographie Radio-Canada présentée dans le reportage. Tous ces points d'implantation devront de plus être reliés par oléoduc; il faudra évidemment déboiser le corridor-route pour les mettre en place. Comme il y a du gaz avec le pétrole, qu'il serait impensable de construire en plus des gazoducs et un port méthanier juste pour le gaz associé au pétrole, le plan d'affaire prévoit simplement de le bruler sur place à la torchère, comme cela se fait dans le gisement de pétrole de schiste au Dakota*, faute de gazoduc là aussi. Seul le pétrole est visé par l'exploitation. Le gaz à Anticosti n'est pas rentable, même si il est présent en plus grand volume que le pétrole. L'Île serait éclairée de nuit par des milliers de torchères ! Figure 2: Hypothèse la plus plausible de plateformes regroupant six puits. Il y aurait beaucoup à dire j'en conviens c'est complexe. Mais quand on choisit d'en traiter dans un reportage comme vous l'avez présenté dans le dernier volet, vous avez aussi choisi de ne donner comme expertise que le point de vue du promoteur et c'est dommage, car de fait très trompeur. Bravo, malgré tout, à l'équipe pour les autres volets bien présentés. Marc Durand, doct-ing en géologie appliquée et géotechnique Professeur retraité, dépt. sciences de la Terre et de l'atmosphère, UQAM *Il y a plus précisément 39% du méthane extrait qui est brulé sur place, faute d'intérêt économique localement : 175 millions de pieds cubes/jour, rapporte le New-York Times. |